La Précarité Numérique
Restitution des échanges de la TABLE RONDE / webinaire de SUN le 14 octobre 2023
Cette Table ronde a mis en lumière les enjeux de la lutte contre la précarité numérique et la nécessité de l’associer au maintien ou à la création de lien social et de convivialité, pour l’accès à de nombreux services, pour faire des déclarations, pour l’école et bien d’autres évènements de la vie courante. Mais 30% des Français ressentent un inconfort face au numérique, y sont mal à l’aise, et 15% en sont très éloignés, et n’y ont pas vraiment accès. Résultat : inégalités, fracture sociale, exclusion de certaines personnes. C’est la précarité numérique.
Le numérique est entré dans nos vies quotidiennes. Il est devenu un passage obligé
Quelles réponses ?
Résumé des échanges de la table ronde animée par Pierre MANIL avec Jean DEYDIER fondateur des associations WeTechCare et Emmaüs Connect, Awa BA présidente de l’association EFAPO à Chilly Mazarin, Céline DOUSSINAULT référente Maison France Services, et Francisco TEIXEIRA MOURA chargé de projets d’inclusion numérique Maison France Services de Longjumeau.
Des lieux d’accueil, il y en a beaucoup, répartis sur le territoire, notamment les Maisons France Services, dont l’objectif est de réponde aux problèmes immédiats de leurs visiteurs, mais aussi et de plus en plus de leur apprendre à se débrouiller tout seuls.
Des lieux où chacun pourra aussi trouver le matériel adapté à sa situation, trouver les connexions qu’il n’obtient pas de chez lui. C’est le cas notamment des étudiants. Des lieux où chacun pourra rencontrer d’autres personnes confrontées aux mêmes problèmes.
Le numérique comporte un risque de déshumanisation, et la lutte contre l’illectronisme offre l’occasion de recréer du lien social. Le public visé est en grande partie modeste, souvent précaire et en difficulté financière ou sociale (familles monoparentales notamment). Les lieux d’accueil ne suffisent pas, il faut aussi « aller vers » ces publics, en s’appuyant sur des associations et des services publics.
Au-delà de l’accès physique ou matériel, c’est une culture ad hoc qui permettra de reprendre la main sur le numérique, de s’y sentir à l’aise et d’en profiter pleinement : utiliser les bonnes applis pour l’accès aux services, éviter les pièges et maîtriser les problèmes de sécurité, lutter contre les phénomènes d’addiction, adopter la bonne attitude de « parentalité numérique ».
L’accent a été mis par ailleurs sur la responsabilité des concepteurs d’outils numériques, notamment les logiciels et les applis, pour faciliter les usages, éliminer les obstacles à leur accès (notamment ceux liés aux handicaps) et leur compréhension (notamment pour les formalités administratives).
En conclusion, Inès GAROUSTE, responsable du service Programmation PLIE de la MEIF Paris-Saclay, et Jean FELIX, président de l’association CATON, ont présenté les 3 piliers de SUN :
- les ateliers qui visent l’ancrage territorial des actions pour l’inclusion numérique,
- les tables rondes qui visent à élargir le champ des échanges sur les usages numériques à leurs enjeux sociétaux,
- le Temps fort du 14 octobre, qui marque l’adhésion des autorités publiques et de nombreux autres soutiens à SUN dont témoignent leurs logos sur les outils de communication de SUN.
Ils ont rappelé que SUN 2023 est une opération pilote qui a vocation à être renouvelée et renforcée en 2024 avec entre autres les moyens et dans le cadre de la territorialisation en nord-ouest Essonne de la politique nationale d’inclusion numérique 2023 – 2027, France Numérique Ensemble, qui sera menée sous la conduite de l’agglomération Paris-Saclay et de collectivités locales, en lien avec la préfecture de l’Essonne.